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Face au manque de places d’accueil, les juges de la jeunesse tirent la sonnette d’alarme

Face au manque de places d’accueil, les juges de la jeunesse tirent la sonnette d’alarme

Les structures manquent de place et de personnel.

Des dizaines d’enfants sont aujourd’hui en danger à Bruxelles, et les juges de la jeunesse peinent pourtant à trouver des moyens pour les aider… Ainsi, s’il existe bien des structures d’accueil, celles-ci manquent de place et de personnel encadrant.

Après un appel, la semaine dernière, des juges envers leur ministre de tutelle, Valérie Glatigny (MR), ceux-ci ont été reçus par la libérale ce jeudi. Ils demandent ainsi des financements supplémentaires.

► Interview | Manque de places pour les mineurs en danger : les juges de la jeunesse appellent à l’aide (21/10/2022)

Selon la ministre, cette réunion a permis d’objectiver et de préciser les besoins du secteur, tout en reconnaissant que celui-ci ne pouvait traiter seul les besoins des jeunes en difficultés. De l’entretien qu’elle a eu ce jeudi avec les magistrats, Mme Glatigny retire plusieurs enseignements. D’abord l’importance du travail de prévention, notamment le suivi en famille. Par ailleurs, le secteur a lui aussi subi les effets de la crise pandémique. “S’il tend à s’estomper, il doit nous mobiliser“, estime la ministre. Si tout est mis en œuvre pour qu’aucun enfant ne reste sans prise en charge, il arrive de plus en plus souvent que le suivi n’est pas celui que souhaite le magistrat voire qu’un délai d’attente soit nécessaire, reconnaît encore Mme Glatigny. Pour elle, la solution aux problèmes rencontrés ne viendra toutefois que d’une “action concertée à tous les niveaux de pouvoir“.

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Le Pensionnat Henri Jaspar, 80 ans de présence à Watermael-Boitsfort…

Discours de Michel AMAND, Directeur du PHJ, à l’occasion du 35ème Anniversaire du Lions Club Bruxelles Saint Hubert (21 octobre 2016)

A l’origine, nous sommes en 1892, un lieutenant de l’armée belge entouré de quelques édiles et amis dont un commissaire de police, fondent la Société Protectrice des Enfants Martyrs. Ils sont émus par les enfants qui traînent dans la rue, abandonnés ou maltraités par des parents violents.

Ils prennent soin de ces enfants, les éloignent de cette maltraitance souvent grâce à des familles d’accueil.

Plusieurs initiatives sont menées par les membres de cette société qui sera rejointe au début du XXème siècle par Monsieur HENRI JASPAR, futur Ministre de la Justice et puis par Monsieur Jules LEJEUNE, à l’origine d’une des premières lois sur la protection de la jeunesse.

En 1912, la Société devient « Société Royale ». Elle prend de l’importance et au fil des dons elle acquiert du terrain dans la région de Gembloux et ouvre une ferme-école pour les garçons et une école ménagère pour les filles à Ernage.

C’est en 1936 qu’un nouveau leg va permettre l’installation du futur Pensionnat Henri Jaspar à Watermael-Boitsfort, avenue Van Becelaere. Il accueille uniquement des jeunes filles. Parallèlement, pour les garçons, la Société Royale fonde le Pensionnat Jules Lejeune toujours situé à Wezembeek-Oppem.

Nous avons peu de traces de cette période durant laquelle des jeunes filles en danger sont hébergées dans cette maison de maître et ce grand jardin qui s’étend jusqu’à l’avenue de la Tenderie.

Le seul témoignage que j’ai recueilli par hasard m’est venu un dimanche lorsque je me trouvais à l’entrée. Un couple âgé passe sur le trottoir et la dame m’aborde : « Vous travaillez ici Monsieur ? », « Oui, je suis le Directeur », « Et bien il faut continuer Monsieur parce que ce pensionnat m’a aidé quand j’étais jeune. Il faut continuer Monsieur… ». Et son mari de la tirer par le bras : « Allez viens tu vois bien que tu déranges ce monsieur »… Me déranger ? Au contraire, je n’ai jamais oublié cet encouragement extraordinaire au travail des équipes éducatives du Pensionnat Henri Jaspar.

Mais en 1975 l’idée de construire un nouveau bâtiment plus adapté va se concrétiser par la vente de la moitié de la propriété côté « Van Becelaere » : le Pensionnat Henri Jaspar actuel est né. Il est d’abord conçu comme un home avec cuisine centrale et dortoirs. Mais la Protection devient l’Aide à la Jeunesse et de nombreuses transformations vont se succéder pour offrir des chambres individuelles sauf pour les plus jeunes et puis des cuisines séparées pour les différents groupes de vie.

En 1992, sous l’impulsion du psychologue Patrick Lurquin, les groupes se spécialisent en fonction du type de problèmes rencontrés par les jeunes du Pensionnat : groupe « Accueil-observation » pour des séjours courts qui visent la réinsertion en famille, groupe « Résidence » pour les jeunes qui ont besoin d’un placement plus long, et groupe de « préparation à l’autonomie » (futur « Des Liens et des Ailes ») pour des jeunes filles qui visent à s’installer plus tard en appartement individuel.

En 2003, la Ministre Nicole Maréchal nous a permis d’ouvrir un Centre d’Accueil d’Urgence de 7 places. Inutile de dire qu’il est toujours rempli !

Nous essayons de vivre en bonne entente avec nos voisins, même si 50 enfants et adolescents, ça fait parfois trop de bruit pour eux.

Nous essayons d’améliorer sans cesse la qualité de notre accueil et tant au niveau des infrastructures que des activités récréatives, nous avons pu compter sans relâche sur la présence active des membres du Lions Club Bruxelles Saint Hubert.

Quand je suis arrivé en 1995, le premier don reçu était une grande table en bois avec des bancs, puis d’autres aménagements du jardin etc…

Aujourd’hui, le dernier cadeau reçu permettra de diminuer les bruits des plus petits qui roulent sur l’allée en pierres bleues : nous avons pu troquer les tricycles en plastic dur contre des draisines en bois et roues  de caoutchouc.

Merci au Lions, merci aux membres du personnel du Pensionnat, à ceux qui restent longtemps au poste comme Anne-Catherine, Patrick, Salva ou Isabelle, comme Maryline, Valérie, Pascal, Véronique, Chantal, ou Marie-France, Geneviève et etc… Et merci à ceux qui nous rejoignent et enrichissent nos équipes au fil des années.